Bonjour à toutes et à tous,

Le blog de Michelet est resté quelque peu à l'abandon ces derniers jours, faute de temps.

Cependant sachez qu'il restera en activité temps qu'il y aura des informations à faire passer sur les difficultés que rencontre l'université.

Voici donc des nouvelles fraiches pour se rendre compte que, malgré tout ce qui se dit et cette période d'examens, le mouvement n'est pas terminé. Et pensez aussi que le blog reste un espace de dialogue, donc n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Pour commencer, prenez le temps de signer l'appel de Florence pour un enseignement de  l'histoire de l'art dans tous les pays de l'Union : http://www.apahau.org/

Bien à vous tous.

Appel de Florence


A l'occasion du colloque de Florence sur la didactique de l'histoire de l'art qui s'est tenu en vendredi et samedi 22-23 mai 2009, il a été décidé de lancer un "appel de Florence" pour sensibiliser les élites politiques, les futurs députés européens et l'opinion publique sur l'importance d'un enseignement d'histoire de l'art dans tous les pays de l'Europe, de l'école au lycée, pour mieux former les futurs citoyens européens.
Cet "appel de Florence" est mis en ligne dans différents pays de l'Union européenne pour lui assurer une large publicité et diffusion.

L'APAHAU, (Association des professeurs en Archéologie et Histoire de l'art des Universités) est une association loi 1901. Elle a pour but de créer un lien entre les enseignants-chercheurs en Archéologie et Histoire de l'Art des établissements de l’enseignement supérieur, de favoriser le développement des études dans ces domaines et d’aider à la diffusion des résultats de la recherche en France et à l’étranger. Elle publie une revue Histoire de l'art.

Un geste fort pour l’Europe : un enseignement de l’histoire de l’art dans tous les pays de l’Union. Chaque année, des millions de membres de l’Union européenne, ceux-là mêmes qui sont invités à voter le 7 juin, profitent du principe de libre circulation pour découvrir les paysages, les musées, les traces du passé et les œuvres d’art contemporain de leurs voisins européens. Comment faire de ce formidable mouvement, de ces multiples découvertes, en un capital européen, en une ressource pour l’édification de l’Europe ? En transformant, par un enseignement d’histoire de l’art à l’école, ce qui relève de la consommation en un processus d’acculturation, de prise de conscience d’un patrimoine commun, d’appropriation d’une histoire artistique vécue sous le signe de l’échange, depuis des millénaires, de Ségovie à Cracovie, d’Athènes à Édimbourg ou Copenhague, de Florence à Munich et à Budapest. Donner une dimension européenne à un tel enseignement d’histoire de l’art, qui n’existe à ce jour que dans quelques pays, l’instituer dans tous les pays d’Europe, ce serait, en associant les futurs citoyens d’Europe à leur propre histoire, donner un remarquable élan à une Europe de la culture. Alors que l’histoire de l’Europe a été faite pendant longtemps de conflits qui opposaient des peuples, de traités qui ont divisé arbitrairement un territoire, de langues imposées injustement, de dominations culturelles, alors que le fonctionnement de l’Union est vécu comme quelque chose de compliqué et de lointain, l’histoire des formes artistiques constitue pour l’Europe un continuel processus d’échanges, d’enrichissements mutuels à tout niveau de la création dans un espace commun, du modeste maçon de village (qui met en œuvre des savoirs et des références architecturales venant de différents pays), à Léonard de Vinci, Picasso et Ingmar Bergman. Ainsi, par l’apport des « Barbares », Rome put revivifier l’héritage artistique de la civilisation grecque ; dans l’Espagne des Omeyades se réalisa une brillante synthèse entre les cultures arabes et européennes, notamment dans l’architecture ; avant le premier conflit mondial, l’Art nouveau (également appelé selon les pays Jugendstil, Stile Liberty, Modern Style ou Modernismo) réunit, en dépit des tensions nationales et linguistiques, une communauté européenne des arts. Instituer un enseignement d’histoire de l’art à l’école dans tous les pays de l’Union permettrait à tous ses habitants de comprendre l’esprit de communauté artistique qui unit l’Europe depuis plus de trois millénaires. Les œuvres d’art, de la mosquée de Cordoue aux photos des châteaux d’eaux des Becher, étudiées dans leur dimension historique, sont la meilleure introduction aux religions, aux mouvement d’idées et aux civilisations qui ont forgé l’histoire du continent , et à la place artistique que peut tenir l’Europe dans la civilisation globale actuelle, alors que les formes artistiques empruntent de nouvelles voies et que les échanges s’accélèrent et se multiplient. Le langage des images, très présent dans les expressions les plus contemporaines, est commun à tous les citoyens de l’Union. Dans les 27 pays de l’Union, une formation d’au moins une heure hebdomadaire en histoire de l’art serait pour chaque jeune européen un moment précieux de rencontre avec la richesse artistique de sa cité, de son pays, de l’Europe, une incitation à la mobilité et à la découverte au sein du continent, d’intégration culturelle européenne dans le respect de l’histoire.. Du patrimoine industriel aux traditionnels beaux-arts, des vestiges archéologiques aux créations les plus contemporaines, cet enseignement serait naturellement ouvert : ouvert à toutes les composantes et populations qui forment l’Europe actuellement, et apte ainsi à mettre en confrontation les objets de la civilisation européenne avec les cultures du monde ; ouvert à l’avenir, en intégrant pleinement la création vivante. Un enseignement d’histoire de l’art, de l’école au lycée, dans tous les pays de l’Europe, est un geste que l’Union doit faire pour l’Europe, ses générations futures, la conscience de son avenir.

Signez l'appel ici : 

vendredi 22 mai 2009

Le rapport d'étape sur la RGPP dans l'Enseignement Supérieur et la Recherche : ça va encore pleuvoir !

Cet article est issu du site des POOLPS que vous trouverez dans la colonne de droite, rubrique "Liens Mobilisation".

Il faut consulter de temps à autre le site officiel de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques). Le 13 mai, y ont été publiés un "deuxième rapport d'étape sur l'avancement des réformes RGPP au ministère de l'Education Nationale", et un autre sur "l'avancement des réformes RGPP au Ministère de l'Enseignement Supérieur et la Recherche". On y trouve la confirmation de ce que Poolp, entre autres, a souvent dit et toujours pensé: il est naïf et illusoire, voire trompeur, de combattre seulement tel ou tel décret (celui sur le statut des enseignants-chercheurs, par exemple) et non le cadre général, la logique et l'idéologie dans lesquels ils s'insèrent, RGPP d'une part, loi LRU, processus de Bologne et stratégie de Lisbonne d'autre part. En effet, nombre de décrets, lois et autres mesures en découleront, que nous ne connaissons pas encore dans leurs détails techniques.

Le rapport d'étape sur la RGPP dans l'Enseignement Supérieur et la Recherche, mai 2009. 5 pages.
Si l'on avait encore des doutes sur l'imbrication des (contre) réformes RGPP et LRU et pour vérifier qu'il s'agit bien d'une véritable offensive notamment sur la "mutualisation" et la flexibilité des emplois, l'organisation et le financement de la recherche, le transfert aux régions de la diffusion technologique, l'ajustement du scientifique au politique (modification du Haut Conseil à la Science et la Technologie)... des réformes dont les résultats, répartis entre changements effectifs et à venir, sont très suivis.

ce qui a été fait
-p.2, "le décret d'organisation de l'administration centrale intégrant la création d'un pôle de financement et contractualisation avec les universités a été publié".
- p.3 "le haut conseil de la science et de la technologie a été réformé le 19 mars 2009". Le HCST a notamment réclamé la réforme de la formation des professeurs d'écoles, dans un avis d'avril 2007 qui mérite d'être lu pour quelques détails d'une autre nature [1]
-la mesure "les modalités d'application de la loi LRU permettront une modulation de service complète des enseignants-chercheurs" est affectée d'une pastille orange, signe que la mesure n'est pas totalement en place... normal ! mais qusque tandem ?

Ce qui va changer bientôt
-"la Stratégie Nationale de Recherche et d'Innovation [2] sera validée en juin 2009 en Conseil des ministres" (La SNRI avait donné lieu à consultation... par internet encore). Elle passe par "la définition de priorités de recherche en concertation avec l’ensemble des parties prenantes", (...) la montée en puissance de la recherche sur projet, un reforcement de la sélectivité et le développement de la recherche privée et de ses partenariats avec la recherche publique" (p.1).
- le "nouveau contrat et la réforme statutaire du CNRS seront effectifs avant la fin de l'année 2009".

Ce qui reste à poursuivre (entre autres)
- p.3 "étudier les dispositifs favorisant la mutualisation des fonctions support entre universités dans le respect de leur autonomie". Ces dispositifs seront "renforcés, notamment à l'occasion de la mise en place des PRES dont les objectifs sont, notamment, de concilier la maîtrise des coûts de ces fonctions de support avec un meilleur service aux chercheurs, aux enseignants et aux étudiants."
- p.5 "La modernisation de la gestion des ressources humaines du ministère doit se poursuivre. Après la publication du nouveau décret "enseignants-chercheurs", une clause spécifique sera mise en place dans les contrats d'objectifs des organismes afin d'améliorer la gestion des personnels "chercheurs". [Afin de] "renforcer l'attractivité et la flexibilité des enseignants-chercheurs et des chercheurs" (p.1).


- Lire l'intégralité du rapport en annexe à ce billet ou sur le site de la RGPP.
- Pour vérifier que le programme est bien suivi, lire aussi le précédent billet de Poolp sur le programme général de la RGPP en matière d'enseignement supérieur, "Mieux positionner la France dans l’économie de la connaissance", 11 juin 2008.

[1] Pour en savoir plus sur le Haut Conseil à la Science et la Technologie :
- Loi n° 2006-450, avril 2006 de programme pour la recherche et décret n° 2006-698, juin 2006 relatif à la création du Haut Conseil de la science et de la technologie (HCST). Décret n° 2009-309 du 19 mars 2009 modifiant le décret n° 2006-698 relatif au HCST : placement du HCST auprès du 1er ministre et non plus auprès du Président de la république. Ce même décret a mis fin au mandat des membres du HCST sans nominations de remplacement à ce jour.
[2] Pour en savoir un peit peu plus sur la SNRI en SHS, visionner le diaporama Marc Ivaldi, représentant de V. Pécresse, économiste à Toulouse, présenté à la réunion de l’InSHS le 30 mars 2009 (sur le site de SLU).

DU PROCESSUS DE BOLOGNE À LA L.R.U, UNE CATASTROPHE ANNONCÉE



Cette vidéo est une conférence donnée par Geneviève Azam, Enseignante-Chercheure (en économie à l'université Toulouse 2 Le Mirail), membre du conseil scientifique d’Attac, le 23 mars 2009 à l'UTM (initiée par l'AG des personnels de Toulouse 2, ouverte à toutes et tous). Elle dure 1h00 et apporte une vision d'ensemble qui permet de bien se rendre compte que ce qui se passe pour les universités françaises s'inscrit dans un programme beaucoup plus vaste qui touche toutes les universités européennes.

Communiqué de la 3ème coordination nationale BIATOSS et ITA

La coordination nationale des personnels BIATOSS et ITA réunie samedi 16 mai 2009 à l’Université Paris 10 (Nanterre) déplore qu’après plus de 3 mois de mobilisation, aucune de ses revendications n’ait été entendue et qu’aucun dialogue avec l’ensemble de la communauté universitaire n’ait été ouvert par Mme Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle s’inquiète notamment des conséquences de ce refus du dialogue sur la validation de l’année universitaire des étudiants. Elle condamne également les pressions exercées sur les membres grévistes de la communauté universitaire (enseignants-chercheurs, chercheurs, étudiants/es, BIATOSS/ITA).
Alors que commence la nouvelle campagne d’entretiens professionnels pour une partie des personnels BIATOSS et ITA, la 3ème coordination nationale des personnels BIATOSS et ITA réaffirme son refus que la rémunération (à travers les primes) et les perspectives de carrière des agents soient liées à un entretien d’évaluation arbitraire. Un service public de qualité ne peut être garanti s’il est accompagné d’une mise en concurrence salariale des agents.
En conséquence, elle demande le retrait du décret 2007-1365 (NOR : BCFF0761150D) concernant les fonctionnaires d’Etat, décret qui établit les bases d’un “entretien professionnel” en lien avec les choix d’avancement et de promotion décidés par l’administration, et la modulation du régime indemnitaire. Elle appelle l’ensemble de la communauté universitaire (enseignants-chercheurs, chercheurs, étudiants/es, BIATOSS/ITA) à signer la pétition demandant le retrait de ce décret :
http://www.jussieu.ras.eu.org/entretiens/

En effet, la mise en place de cette évaluation s’inscrit dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques (R.G.P.P.) via la loi sur les Libertés et Responsabilités des Universités (L.R.U.).
La 3eme coordination nationale BIATOSS et ITA rappelle donc ses exigences :
- l’abrogation de la RGPP, du Pacte Recherche et de la loi LRU qui mettent en place l’arbitraire, la précarité (CDD et CDI prévus)
- le retrait du projet de « loi sur la mobilité » des fonctionnaires
- le maintien de la fonction publique d’état
- l’alignement des droits des personnels non-titulaires sur les droits des titulaires (congés, primes, ancienneté, grilles de salaires, évolution de carrières, etc.) dans l’attente d’une intégration des personnels contractuels sur des emplois statutaires d’Etat,
- le maintien et la restitution de tous les postes dont BIATOSS et ITA supprimés au budget 2009 et l’annulation de toutes les suppressions prévues aux budgets 2010/2011 avec la mise en place d’un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires de la fonction publique d’Etat pour toutes les catégories de personnels;
- la fin du processus d’externalisation des tâches administratives et techniques qui menace les personnels BIATOSS et ITA.
- la reconnaissance pour ces personnels de leurs qualifications et l’abandon de l’évaluation individuelle basée sur la performance et le résultat, contre l’individualisation des salaires et des carrières,
- l’intégration des personnels précaires sur des emplois statutaires d’Etat (et notamment contre les CDD et les vacations à répétition),
- l’augmentation uniforme de 300 euros des salaires, aucun salaire en dessous de 1500 euros net
- le retrait des mesures qui visent à la suppression de la filière « bibliothèques »
- la fin du démantèlement des EPST et des UMR (unité mixte de recherche)
- le maintien de l’action sociale en direction de tous les personnels.
Elle rappelle également son soutien aux revendications de l’intersyndicale de l’administration centrale :
- Abrogation du décret de restructuration de l’administration centrale du MESR
- Abrogation de l’arrêté de création du pôle de contractualisation
- Maintien d’une direction de l’évaluation et de la prospective indépendante
- Arrêt du démantèlement de l’administration centrale des MESR/MEN et maintien des missions des postes.
En conséquence, la coordination nationale BIATOSS / ITA appelle à poursuivre la mobilisation en cours dans les universités pendant l’été et à la rentrée universitaire en participant activement aux initiatives proposées par la CNU, et notamment la tenue d’une Université en lutte d’été.
Calendrier
La coordination nationale invite de nouveau les personnels BIATOSS et ITA à participer aux actions proposées par la CNU, et notamment :
Mardi 26 mai :
- Manifestation interprofessionnelle (départ spécifique pour l’Enseignement supérieur et la Recherche) : Une demande est faite par la coordination BIATOSS – ITA pour que les BIATOSS et ITA soient en tête du cortège Enseignement supérieur et recherche.
Une Assemblée Générale Bibliothèques est proposée le matin à la Bibliothèque nationale de France (Site François Mitterrand) (à confirmer).
Mercredi 3 juin : 11e CNU à Paris 13.
Prochaine coordination nationale BIATOSS –ITA : Samedi 6 juin 2009 (lieu à confirmer)
Pour en savoir plus : http://biatossenlutte.wordpress.com/

G. Molinié, président de Paris IV, menacé par V. Pécresse

Le président de Paris IV, Georges Molinié, engagé dans le mouvement universitaire, a été menacé la semaine dernière par la ministre Pécresse publiquement d’être démis de ses fonctions avec mise sous tutelle de l’université. Cette menace fait suite aux décisions des AG de Paris IV de ne pas tenir les examens, aux centres fermés en raison des grèves des BIATOSS, aux non prélèvements de salaires contre ceux ci.
Georges Molinié est sommé de faire passer des examens, et d’ouvrir les centres de Paris IV. Sans quoi le ministère le démettra de ses fonctions et nommera un administrateur chargé de faire passer les examens sous protection policière, et de rouvrir les centres. Si cette menace était mise à exécution, ce serait une première.

Motion votée en AG des personnels de Paris IV, 18 Mai 2009

Face au chantage du gouvernement, continuons à résister !

Le gouvernement, dont la politique met en cause l’ensemble de l’éducation et de la recherche publiques dans notre pays, s’obstine à refuser de retirer les décrets et les réformes (statut des enseignants chercheurs et formation des futurs enseignants dite mastérisation) qui ont provoqué le déclenchement d’un mouvement demandant maintenant l'abrogation de la loi LRU et l'ouverture de négociations pour élaborer une nouvelle loi sur l'organisation des universités ; la titularisation des BIATOSS précaires et un plan pluriannuel de créations de postes, le retrait du Contrat doctoral unique et du décret sur le statut des enseignants chercheurs. Le gouvernement se refuse à entendre la colère des universités, exprimée très largement depuis six mois, et ignore la grève lancée depuis le 2 février. Pire, il utilise le chantage à l’examen pour en finir avec notre résistance et n’hésite pas à mettre en danger la formation de dizaines de milliers d’étudiants. Nous appelons la communauté universitaire de Paris 4-Sorbonne à poursuivre avec détermination le mouvement actuel et à dénoncer la campagne médiatique odieuse contre l’Université Paris 4, coupable de résistance aux attaques gouvernementales, et contre son président.

Dans ce contexte de mobilisation, les contenus pédagogiques du second semestre tels qu’ils étaient définis dans les maquettes et les livrets de l’étudiant, ne pourront tous être dispensés cette année.

En conséquence, l’université Paris 4-Sorbonne organise une période exceptionnelle d’activités pédagogiques jusqu’à mi-juin. Les cours tels qu’ils étaient prévus ne pourront pas être rattrapés. Un projet pédagogique spécifique doit voir le jour qui tienne compte des conditions particulières dans lesquelles les étudiants, pour certains en stage ou en période de contrat de travail, devront faire face à ce bouleversement du calendrier. Dans chaque UFR, dès que possible, seront convoquées des réunions de concertation entre étudiants et enseignants. Ils conviendront ensemble des contenus et des activités utiles à la poursuite de leurs études. Il s’agit pour les enseignants chercheurs de favoriser et de guider le travail autonome des étudiants, tout en leur permettant de poursuivre leur engagement dans la mobilisation.

Les étudiants seront libres de changer de groupe de TD s’ils le souhaitent et de passer en examen terminal. Le volume hebdomadaire d’activités pédagogiques ne pourra dépasser un volume raisonnable (entre 10h-15h en fonction du niveau).

Les séances de travail réuniront l'équipe pédagogique et les étudiants de chaque niveau ; elles seront programmées et le calendrier communiqué aux étudiants par affichage, mail et site web institutionnel. Chaque semaine, une plage 12h-14h sera consacrée à une assemblée générale commune des étudiants et des personnels. Afin que tous ceux qui le souhaitent puissent participer aux manifestations, l’absence des étudiants ne pourra être retenue contre eux. Les prochaines échéances sont l’après-midi du mardi 26 mai ainsi que le 4 juin.

Au cours de ce processus, enseignants, BIATOSS et étudiants se concerteront sur les modalités d’évaluation de ce travail et sur le contenu sur lequel il portera, UFR par UFR, niveau par niveau et UE par UE. Celles-ci devront être présentées et validées par les conseils d'UFR et le CEVU.

Aucun examen ni contrôle continu ne pourra porter sur des enseignements qui ont été dispensés pendant la grève, dans le cadre de cours délocalisés ou de cours auxquels les étudiants mobilisés n’auraient pu assister (enseignements au café, par Internet, chez les enseignants, etc.).

Les jurys se dérouleront au plus tard début juillet. Des commissions de recours, composées d’enseignants, d’étudiants et de BIATOSS, du comité de mobilisation et de l'institution, seront constituées au niveau de chaque UFR ; elles seront chargées d’examiner toutes les demandes et tous les recours. Chaque cas devra être étudié et aucun étudiant ne devra être pénalisé. Le cas échéant, un étudiant pourra se tourner vers une commission mixte d’observation et de médiation établie au niveau de l’université, où des représentants des étudiants et des personnels mobilisés siègeront à parité avec les représentants de l’institution. Elle se réunira chaque semaine.

Economisme et panlibéralisme : l'Université et les objectifs de l'OCDE

OCDE
Réformes économiques : objectif croissance 2009
Notes par pays (mars 2009)

La liste ci-dessous ne concerne que les pays membres de l’Union européenne, et parmi eux uniquement ceux pour lesquels les problèmes de l’Université sont abordés.

Allemagne
Mesures prises : dans plusieurs Länder, les universités peuvent maintenant sélectionner les étudiants et percevoir des frais de scolarité, ce qui rend plus flexible la gestion des ressources. La durée des cours universitaires a été réduite et le numerus clausus a été assoupli.
Recommandations : donner aux universités dans les Länder, qui n’ont pas encore pris de mesures en ce sens, plus de flexibilité dans la sélection des étudiants.

Autriche
Mesures prises : le premier contrat triennal de performance a été conclu en 2007 entre les universités et le gouvernement; il comporte une budgétisation fondée sur des indicateurs, de nature à renforcer le financement et l’autonomie des universités : 20 % du budget de l’université sont maintenant attribués en fonction d’indicateurs qualitatifs et quantitatifs liés aux résultats.
Recommandations : autoriser les universités à sélectionner les étudiants et à fixer leurs propres frais de scolarité afin d’améliorer la qualité du service et les incitations des étudiants. Mettre en place un dispositif de prêts remboursables en fonction du revenu ultérieur afin d’éviter l’exclusion des étudiants démunis issus de milieux pauvres.

Finlande
Réduire le temps d’attente nécessaire pour pouvoir entrer dans l’enseignement supérieur afin de faire baisser l’âge moyen des étudiants à l’université, qui compte actuellement parmi les plus élevés en Europe. Réduire la longue durée des études universitaires (en particulier pour le premier cycle) en incitant davantage les étudiants à achever rapidement leurs études et à entrer plus tôt sur le marché du travail grâce à la mise en place de frais de scolarité et au développement des prêts étudiants.

France
Élargir l’autonomie des universités au-delà de ce qui a été réalisé en 2007, surtout pour la gestion budgétaire, le recrutement et la rémunération du personnel. De plus, bien qu’on ait facilité les donations de fondations privées aux universités, de nouvelles mesures sont nécessaires pour favoriser le financement privé des universités, notamment en ayant davantage recours aux droits de scolarité, cette mesure se doublant de prêts étudiants remboursables en fonction du revenu ultérieur.

Grèce
Mettre en œuvre rigoureusement les réformes récentes concernant l’enseignement supérieur et les prolonger par des changements plus décisifs, en accordant plus d’autonomie aux universités et en subordonnant leur financement à une évaluation de leurs performances.

Hongrie
Mettre en place à l’université des droits de scolarité se doublant de prêts étudiants remboursables en fonction du revenu ultérieur.

Irlande
Envisager des frais de scolarité pour l’enseignement supérieur, financés par des prêts étudiants, de façon que les établissements d’enseignement supérieur répondent mieux aux besoins des étudiants.

Italie
Les taux d’obtention d’un diplôme sont faibles dans l’enseignement supérieur par rapport à la moyenne de l’OCDE. Les taux élevés d’abandon à ce degré d’enseignement diminuent l’offre de capital humain et représentent un gaspillage de ressources dans les établissements universitaires.
Mesures prises : une loi adoptée en août 2008 autorise les universités publiques à se transformer en fondations privées. Une loi adoptée au début de 2009 prévoit d’accroître la part des financements calculés en fonction des résultats dans le financement public, mais il reste à définir les modalités de sa mise en oeuvre.
Recommandations : développer les investissements financiers privés dans l’enseignement supérieur en augmentant les frais de scolarité et l’apport de fonds privés, afin d’accroître l’offre (qualitativement et quantitativement) de places à l’université et de faire baisser les taux d’abandon; mettre en place des prêts étudiants remboursables en fonction du revenu ultérieur.

Pologne
Instaurer des droits de scolarité pour les étudiants à temps plein dans les établissements publics d’enseignement supérieur, en même temps que des régimes plus généreux de bourses sous conditions de ressources et de prêts étudiants remboursables en fonction des revenus.

République tchèque
Les inscriptions dans l’enseignement supérieur augmentent rapidement, mais les taux d’obtention de diplômes demeurent faibles, ce qui freine l’innovation et la croissance de la productivité. L’expansion de l’enseignement supérieur exige davantage de ressources et des incitations plus efficaces aussi bien pour les étudiants que pour les établissements.
Mesures prises : aucune mesure significative n’a été prise. Des propositions sont élaborées en vue de lier le financement à des indicateurs de résultats et de qualité.
Recommandations : instaurer dans les établissements publics des droits de scolarité se doublant de prêts étudiants remboursables en fonction du revenu. Faciliter la coopération entre employeurs et universités pour mieux répondre à l’évolution des besoins de qualifications sur le marché du travail. Élargir l’éventail des programmes et améliorer l’accès des adultes aux études, en particulier pour les formations courtes.

Slovaquie
Le taux d’inscription dans l’enseignement supérieur, certes en hausse, est faible au regard des autres pays de l’OCDE, ce qui a des répercussions négatives sur la performance du marché du travail et sur la productivité.
Mesures prises : les Universités ont été autorisées à percevoir des droits de scolarité auprès des étudiants à temps partiel. Les autorités ont lancé le programme de modernisation Slovaquie 21, qui prévoit des mesures à court et moyen terme pour renforcer le cadre institutionnel de l’enseignement.
Recommandations : rendre les études supérieures plus attrayantes en proposant des programmes à visée professionnelle d’une durée de deux à trois ans. Étendre les droits de scolarité aux étudiants à temps plein et instaurer des prêts étudiants remboursables en fonction des revenus.

Suède
Développer les prêts par rapport aux bourses pour l’aide financière aux études supérieures et instaurer des droits de scolarité pour accélérer l’entrée des étudiants dans la vie active.

Reconnaissance des diplômes des universités catholiques : les sénateurs PS saisissent le Conseil d’Etat

Le groupe socialiste au Sénat a déposé, mardi 19 mai 2009, un recours en annulation contre le décret sur la reconnaissance par le Vatican de diplômes délivrés dans les universités catholiques françaises, devant le Conseil d’Etat.

Cette reconnaissance des grades et diplômes (1) des « universités catholiques et établissements d’enseignement supérieur dûment habilités par le Saint Siège », entérinée par un accord entre la France et le Vatican en date du 18 décembre 2008 suivi de la publication d’un décret le 20 avril 2009, fait l’objet d’une polémique depuis plusieurs mois.
La CPU (Conférence des présidents d'université) dénonçait dès décembre un texte qui « ravive inutilement le débat sur la laïcité ». L’Unsa-Education et le Comité national d’action laïque avaient également protesté.
Les socialistes dénoncent une atteinte à la laïcité

Les sénateurs socialistes montent au créneau à leur tour, estimant que cet accord constitue « une atteinte particulièrement grave au principe de laïcité ». Ils considèrent en effet que le monopole de l’Etat sur la collation des grades et diplômes est mis à mal par cet accord, qui permettrait « au Saint Siège de viser les diplômes, et donc le contenu des enseignements », indiquent-ils dans un communiqué de presse.
Les diplômes profanes aussi ?

La question du type de diplômes concernés par cet accord est de nouveau au cœur de la critique. Les diplômes dits « profanes » seront-ils reconnus ? Et de manière automatique ? Le ministère affirmait que non, dans un communiqué quelques mois plus tôt mais la confusion règne toujours sur ces deux points.

Les sénateurs socialistes estiment quant à eux que « le texte de l’accord n’opère aucune distinction entre diplômes profanes et catholiques » et qu’il « prévoit que le Saint-Siège sera compétent pour dresser la liste des diplômes qui devront être reconnus par l’Etat français ». Profane et automatique donc. D’où cette action devant le Conseil d’Etat.

(1) le baccalauréat, la licence, le master, le doctorat, ainsi que les diplômes à caractère religieux.

Communiqué intersyndical : Poursuite de l’action, 20 mai 2009

Seize semaines de fortes mobilisations dans les universités et dans les organismes de recherche ont mis par deux fois plus de 100 000 personnes dans la rue, et ont montré la force et l’intensité de la colère des personnels et des étudiants. Le gouvernement - s’il a dû concéder quelques reculs sur le décret statutaire ou l’organisation des concours pour l’année 2010 et faire quelques gestes financiers supplémentaires (bourses, chambres au CROUS) pour ne pas pénaliser les étudiants - refuse toujours de répondre sur le fond des revendications des personnels et des étudiants notamment sur les décrets concernant le statut des enseignants chercheurs, la réforme de la formation et du recrutement des enseignants, la restitution des emplois supprimés pour 2009 dans l’enseignement supérieur et les organismes de recherche et l’ élaboration d’un plan de créations d’emplois permettant de répondre aux besoins des universités et des organismes, l’arrêt du démantèlement des organismes de recherche publique.

En cette mi-mai, les intimidations dans les établissements se font de plus en plus nombreuses. Les organisations soussignées condamnent les mesures de retenues sur les salaires, la violence et le recours grandissant aux vigiles ou aux forces de l’ordre.

Les organisations soussignées appellent à poursuivre la pression, notamment en préparant :

- la journée d’action interprofessionnelle unitaire du 26 mai,
- l’Academic Pride : la Marche de tous les savoirs organisée le 4 Juin à Paris et en régions,
- la journée interprofessionnelle de manifestations du 13 Juin,
- des actions auprès des conseils d’universités contre le passage aux compétences élargies,
- des AG dans les laboratoires, les établissements, notamment pour préparer la réunion du Comité National du 10 Juin.

Signatures :

FSU (SNESUP, SNCS, SNASUB, SNEP)
CGT ( FERC SUP, SNTRS)
SOLIDAIRES (Sud Recherche EPST, Sud Education, Sud Etudiant)
SLU
SLR
UNEF

Appel Européen à la Ronde Infinie des Obstinés

Chers amis et camarades des universités d’Europe,

Depuis plus de trois mois l’Université française est en lutte.

Pendant plus de mille heures, des milliers de personnes ont tourné place de l’Hôtel de Ville, jadis place de grève, à Paris, pour manifester obstinément leur refus des décrets que veut imposer le gouvernement français aux universités et à la recherche, et plus généralement la loi LRU (Loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités) née du processus de Bologne qui, prenant prétexte de l’harmonisation européenne, vise à faire du savoir une marchandise.

Pour inscrire notre obstination au cœur des élections européennes, nous tournerons jour et nuit du 1er au 7 juin à Paris et vous invitons à nous y rejoindre pour manifester la véritable harmonisation de l’Europe de la connaissance et de la culture que nous souhaitons. Nous vous accueillerons plus particulièrement le vendredi 5 juin pour en débattre ; prévenez-nous de votre venue : rondeinfinie@gmail.com

Communiqué de la Présidence de Paris IV

L’assemblée des trois conseils centraux et l’assemblée générale des étudiants et des personnels de l’université ont décidé hier, le même jour, de faire en sorte que la fin de l’année universitaire puisse aboutir à une forme de validation acceptable pour les enseignements du second semestre 2008-2009.

Il faut saluer cette convergence, qui fait l’honneur de toute notre communauté universitaire à un moment particulièrement critique.

C’était la voie de la raison et le choix de la responsabilité, la seule issue possible pour éviter que des milliers d’étudiants, pris en otage par l’obstination gouvernementale, ne perdent une année d’études.

Mais ce n’est une victoire pour personne.

Les réformes très largement contestées que les ministères de l’Education nationale d’une part, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche d’autre part, entendent imposer par la force, n’ont pas été retirées et sont d’ores et déjà en voie d’application. Depuis l’automne, elles ont semé le chaos dans les universités. Demain, elles bouleverseront le fonctionnement de la recherche, la formation des enseignants, l’ensemble du système éducatif.

En s’engageant résolument dans le refus de tels désordres, notre université a pleinement joué son rôle, critique et responsable. Dans l’unité de toutes les forces qui la composent, étudiants, personnels BIATOSS, enseignants, elle a porté une contestation massive, pacifique, argumentée.

Cette contestation, il n’est pas question aujourd’hui d’y renoncer. Elle doit prendre désormais d’autres formes. L’heure n’est pas à la résignation mais, plus que jamais, à la vigilance et à l’action critique.