Bonjour à toutes et à tous,

Le blog de Michelet est resté quelque peu à l'abandon ces derniers jours, faute de temps.

Cependant sachez qu'il restera en activité temps qu'il y aura des informations à faire passer sur les difficultés que rencontre l'université.

Voici donc des nouvelles fraiches pour se rendre compte que, malgré tout ce qui se dit et cette période d'examens, le mouvement n'est pas terminé. Et pensez aussi que le blog reste un espace de dialogue, donc n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Pour commencer, prenez le temps de signer l'appel de Florence pour un enseignement de  l'histoire de l'art dans tous les pays de l'Union : http://www.apahau.org/

Bien à vous tous.

Appel de Florence


A l'occasion du colloque de Florence sur la didactique de l'histoire de l'art qui s'est tenu en vendredi et samedi 22-23 mai 2009, il a été décidé de lancer un "appel de Florence" pour sensibiliser les élites politiques, les futurs députés européens et l'opinion publique sur l'importance d'un enseignement d'histoire de l'art dans tous les pays de l'Europe, de l'école au lycée, pour mieux former les futurs citoyens européens.
Cet "appel de Florence" est mis en ligne dans différents pays de l'Union européenne pour lui assurer une large publicité et diffusion.

L'APAHAU, (Association des professeurs en Archéologie et Histoire de l'art des Universités) est une association loi 1901. Elle a pour but de créer un lien entre les enseignants-chercheurs en Archéologie et Histoire de l'Art des établissements de l’enseignement supérieur, de favoriser le développement des études dans ces domaines et d’aider à la diffusion des résultats de la recherche en France et à l’étranger. Elle publie une revue Histoire de l'art.

Un geste fort pour l’Europe : un enseignement de l’histoire de l’art dans tous les pays de l’Union. Chaque année, des millions de membres de l’Union européenne, ceux-là mêmes qui sont invités à voter le 7 juin, profitent du principe de libre circulation pour découvrir les paysages, les musées, les traces du passé et les œuvres d’art contemporain de leurs voisins européens. Comment faire de ce formidable mouvement, de ces multiples découvertes, en un capital européen, en une ressource pour l’édification de l’Europe ? En transformant, par un enseignement d’histoire de l’art à l’école, ce qui relève de la consommation en un processus d’acculturation, de prise de conscience d’un patrimoine commun, d’appropriation d’une histoire artistique vécue sous le signe de l’échange, depuis des millénaires, de Ségovie à Cracovie, d’Athènes à Édimbourg ou Copenhague, de Florence à Munich et à Budapest. Donner une dimension européenne à un tel enseignement d’histoire de l’art, qui n’existe à ce jour que dans quelques pays, l’instituer dans tous les pays d’Europe, ce serait, en associant les futurs citoyens d’Europe à leur propre histoire, donner un remarquable élan à une Europe de la culture. Alors que l’histoire de l’Europe a été faite pendant longtemps de conflits qui opposaient des peuples, de traités qui ont divisé arbitrairement un territoire, de langues imposées injustement, de dominations culturelles, alors que le fonctionnement de l’Union est vécu comme quelque chose de compliqué et de lointain, l’histoire des formes artistiques constitue pour l’Europe un continuel processus d’échanges, d’enrichissements mutuels à tout niveau de la création dans un espace commun, du modeste maçon de village (qui met en œuvre des savoirs et des références architecturales venant de différents pays), à Léonard de Vinci, Picasso et Ingmar Bergman. Ainsi, par l’apport des « Barbares », Rome put revivifier l’héritage artistique de la civilisation grecque ; dans l’Espagne des Omeyades se réalisa une brillante synthèse entre les cultures arabes et européennes, notamment dans l’architecture ; avant le premier conflit mondial, l’Art nouveau (également appelé selon les pays Jugendstil, Stile Liberty, Modern Style ou Modernismo) réunit, en dépit des tensions nationales et linguistiques, une communauté européenne des arts. Instituer un enseignement d’histoire de l’art à l’école dans tous les pays de l’Union permettrait à tous ses habitants de comprendre l’esprit de communauté artistique qui unit l’Europe depuis plus de trois millénaires. Les œuvres d’art, de la mosquée de Cordoue aux photos des châteaux d’eaux des Becher, étudiées dans leur dimension historique, sont la meilleure introduction aux religions, aux mouvement d’idées et aux civilisations qui ont forgé l’histoire du continent , et à la place artistique que peut tenir l’Europe dans la civilisation globale actuelle, alors que les formes artistiques empruntent de nouvelles voies et que les échanges s’accélèrent et se multiplient. Le langage des images, très présent dans les expressions les plus contemporaines, est commun à tous les citoyens de l’Union. Dans les 27 pays de l’Union, une formation d’au moins une heure hebdomadaire en histoire de l’art serait pour chaque jeune européen un moment précieux de rencontre avec la richesse artistique de sa cité, de son pays, de l’Europe, une incitation à la mobilité et à la découverte au sein du continent, d’intégration culturelle européenne dans le respect de l’histoire.. Du patrimoine industriel aux traditionnels beaux-arts, des vestiges archéologiques aux créations les plus contemporaines, cet enseignement serait naturellement ouvert : ouvert à toutes les composantes et populations qui forment l’Europe actuellement, et apte ainsi à mettre en confrontation les objets de la civilisation européenne avec les cultures du monde ; ouvert à l’avenir, en intégrant pleinement la création vivante. Un enseignement d’histoire de l’art, de l’école au lycée, dans tous les pays de l’Europe, est un geste que l’Union doit faire pour l’Europe, ses générations futures, la conscience de son avenir.

Signez l'appel ici : 

mercredi 13 mai 2009

Concert : Mercredi 20 Mai à Michelet

Watch the scene of :
Michelet
l'Institut d'Art et d'Archéologie


Le mercredi 20 mai, le comité de mobilisation vous propose d'assister à un concert dans le grand Amphithéâtre de 16h à 20h.

Ce projet ambitieux de concert mettra en avant -sur la scène de Michelet-, de jeunes artistes talentueux et dynamiques.
Aussi nous vous proposons un ambiance rythmée, avec du Rock, Rock Progressif, ou encore du Jazz/ Funk

Les artistes :

- Jusan

- Wasteland

- Jack Tone

- This Is Max

- Emperör D'jîh a.k.a. Flying Saucers

entrée libre

3, rue Michelet; 75006 Paris
Metro : Vavin ou Raspail / Rer : Luxembourg ou Port Royal / Bus 38 : Val-de-Grâce

Le Monde " Sept présidents d'université en appellent au chef de l'Etat " 13.05.07

LE MONDE | 13.05.09

"Monsieur le président de la République,

Si nous nous permettons de nous adresser à vous maintenant, c'est que la situation dans les universités est grave.

Quelle que soit la façon dont on vous présente les choses, aussi bien officiellement que dans les médias, la confusion règne : on vous dit à la fois qu'il ne se passe rien de considérable et que tout rentre dans l'ordre, et en même temps que l'année risque d'être perdue dans des troubles et des désordres intolérables. C'est là un tableau pour le moins contradictoire.

La réalité est certes contrastée. Mais, dans certains établissements et dans certaines filières, il n'est pas sûr que les examens puissent se tenir dans des conditions correctes ni même simplement se tenir. Et la solution du décalage au début de l'été pas davantage le basculement en septembre ne constituent la moindre solution à ce type de problème. Il y a risque réel de non-validation du semestre, donc de l'année, ce qui est aussi catastrophique pour les étudiants qu'ingérable pour nos administrations - sauf à laisser les universités éventuellement concernées inventer, dans le cadre de leur autonomie, des modes de règlement du problème indépendants des contrôles strictement bureaucratiques des tutelles : à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.

Quel est l'état d'esprit des acteurs de la communauté universitaire ? On peut le présenter sous deux aspects. L'un d'eux, que vous avez sans doute perçu dès le début de la crise, c'est l'opposition et la colère de la quasi-unanimité des parties prenantes (sociétés savantes, organes décisionnels professionnels de l'enseignement supérieur, structures académiques, syndicats de tous bords...) vis-à-vis des deux grands chantiers que vos ministères ont ouverts : la réforme des statuts des enseignants-chercheurs et l'ensemble du dispositif de la formation et du recrutement des professeurs des écoles et des lycées et collèges. Une telle union n'avait jamais été vue.
Le second aspect est davantage et durablement porteur de tensions. Comme le traitement du premier point reste ambigu, subsiste une impression diffuse et tenace d'une volonté ministérielle de passer systématiquement outre les avis de la communauté universitaire. Pour parler clair, beaucoup n'ont plus confiance.

Pourtant, toutes les raisons ont été largement, clairement et publiquement expliquées qui entraînent à voir dans les mesures prises un ensemble de réformes sans grand impact positif, voire aggravantes, menées dans la précipitation et sans réelle consultation d'une communauté universitaire habituée à la collégialité dans la prise de décisions et encouragée depuis des années dans l'idée et la pratique qu'elle doit s'investir dans le gouvernement de l'enseignement supérieur et de la recherche.

La sagesse consiste évidemment à décider un moratoire, de manière à favoriser une réflexion réelle, et collective, sur cette question qui déborde amplement le milieu universitaire, et qui touche, justement parce que nous sommes une démocratie, tous les enfants de toutes les familles du pays.

Or que constatons-nous ? Il n'y a ni suspension ni moratoire - mais une série de mesures, d'indications, de commissions, de projets, d'annonces, qui conduisent à faire entériner des dispositifs confus, peu lisibles et globalement nocifs. D'où un sentiment général d'amertume, de colère, de rancoeur, voire de désespoir, qui aboutit à un mélange de consternation et de radicalisation avec le risque de comportements de plus en plus incontrôlables. C'est miracle que l'on en ait jusqu'à maintenant limité la propagation.

Qu'en sera-t-il quand on sera conduit à envisager que, par suite de l'obstination ministérielle ou d'une démarche excessivement tatillonne de l'administration des tutelles, des milliers d'étudiants puissent perdre leur année ? La démarche actuelle génère, dans le milieu de la culture, de la recherche et de l'enseignement, très attaqué et moqué ces temps-ci, un malaise profond, durable, et aux effets lointains, très peu susceptible de donner de l'attractivité à notre enseignement supérieur et à notre recherche.

Il faut donc, vite, des gestes d'apaisement vigoureux, radicaux et clairs, que vous seul, Monsieur le président de la République, pouvez accomplir avec éclat et avec sagesse. C'est la confiance qu'exprime de la sorte notre profond respect."

Pascal Binczak, président de l'université Vincennes-Saint-Denis (Paris-VIII),
Lise Dumasy, présidente de l'université Stendhal (Grenoble-III),
Anne Fraïsse, présidente de l'université Paul-Valéry (Montpellier-III),
Bernadette Madeuf, présidente de l'université Paris-Ouest (Paris-X),
Georges Molinié, président de l'université Paris-Sorbonne (Paris-IV),
Philippe Rollet, président de l'université Lille-I, sciences et technologies

Manifestation du Jeudi 14 Mai

Appel à un rassemblement à 14h devant Jussieu jusqu'à Sèvres Babylone

Sachez qu'à 11h30 les personnels hospitaliers se rassemblent à Montparnasse;

A côté :

La ronde infinie des obstiné-e-s
Avant la manifestation, la ronde infinie des obstinés rejoindra les personnels des bibliothèques publiques et la coordination nationale BIATOSS et ITA qui ont décidé d’un rassemblement :
sur le parvis de la BNF à partir de 12h.
Nous soutenons leurs revendications : arrêt du démantèlement de la filière "bibliothèques" et des services centraux la gérant ; abandon de la RGPP et des pertes de missions qu’elle entraîne ; abandon de l’entretien annuel d’évaluation et de l’individualisation des carrières et de la rémunération ; mise en place d’un plan de titularisation sans condition des précaires

Compte-rendu de L'AG unitaire P1&P4 de Michelet du Mardi 12 Mai

- Compte Rendu AG du mardi 12 mai 2009 –

Environ 450 personnes

Ordre du jour

État de la mobilisation
Revendications
Perspectives et Moyens d’actions
Point sur la validation du semestre

Tribune et ordre du jour votés à l’unanimité moins 4 abstentions



12h24 Début :

→ Etat de la mobilisation :

Étudiant : Bilan de la situation de la semaine dernière, depuis la CNU, il y a eu vote à l’échelle nationale de non tenue des examens. Savoir comment l’on continue la mobilisation dans les UFR mobilisés de France. Pour ce qu’il en est de Paris 1, l’UFR d’histoire a voté la non tenue des examens, l’UFR de philosophie propose une validation automatique. L’AG unitaire des UFR en grève a proposé par vote de principe la validation automatique avec AG souveraine, tandis qu’au même moment se tenait le CA. Au niveau national la CNU se tient demain à Marnes la Vallée. Jeudi et Vendredi journée de grève national pour les personnels de l’Université. Les AG de la Sorbonne ont comptabilisé 800 à 1000 personnes avec une faible part de personnes en faveur de la fin du mouvement.

Étudiante : Petit point d’information, précisons que l’AG du personnel de Paris 1 qui a eu lieu jeudi dernier, a appelé les UFR à suivre les décisions des AG unitaires. (Victor : reconduite de la grève de manière unanime)


→ Revendications :

Étudiante : Débat sur le projet de loi du 5 Mai, visant à changer la composition du CA afin que ce dernier n’élise le président de l’Université en fonction des besoins extérieurs avec donc une plus grande représentativité des membres de l’extérieur dans le conseil d’administration. Ainsi le président sera à la botte des entreprises et du gouvernement. Ajoutons à nos revendications la suppression de ce projet de loi.

Professeur : Projet de loi qui précise que les personnalités extérieures qui siègent dans le CA seront non plus nommées par le Président mais directement par le recteur avec ainsi un contrôle des entités politique de l’Université. C’est une proposition de loi de l’UMP (Benoîst Apparu) qui propose que les personnalités extérieures prendraient de plus part à l’élection du Président de l’Université ce qui n’avait pas lieu à ce jour et pourrait changer la configuration et les modes de présentation des Universités avec un président dont les décisions risquent d’être plus appuyées par les membres extérieurs. Il faudrait rajouter cela dans la plate forme de revendication si jamais vous êtes en accord avec ce point.

Étudiante : Je vais essayer d’être très brève, juste on n’a pas fait le bilan de Paris 4 mais moi ce que je vois c’est que cette nouvelle proposition de décret de loi est encore relevée par les enseignants et étudiants. Quelques soit les discussions et décisions n’oublions pas que la grève continue et on ne lâchera pas.

Plateforme de Revendications :

- Retrait du décret sur le statut des enseignants- chercheurs y compris dans la version issue des « négociations » au 6 mars 2009
- Retrait du décret sur la masterisation
- Titularisation des personnels BIATOSS et salaires 1500e minimum
- Plan de financement à long terme de l’enseignement (de la maternelle à l’université) et création de postes à la hauteur des besoins
- Contre les suppressions de postes dans toute l’éducation de la maternelle à l’université
- Abrogation de la LRU
- Retrait de la réforme sur l’allocation des moyens
- Retrait du Contrat Doctoral Unique
- Retrait du plan Campus
- Réévaluation du statut des enseignants titulaires d’un doctorat mais non-statutaires (Abrogation du critère des 900 h annuelles exigées par l’Etat pour pouvoir enseigner à l’Université en tant que chargé de cours ou de TD titulaire d’un doctorat mais non statutaire afin d’avoir un emploi conforme à son diplôme)
- Contre la hausse des frais d’inscription
- Contre le projet de loi sur le prêt étudiant

- Plateforme Reconduite jusqu’à la prochaine AG à l’unanimité moins 2 voix

- Nouvelle motion retrait du projet de loi du 5 Mai visant à changer la composition du CA : approuvé à l’unanimité moins deux voix





→ Moyens d’action :

- Reconduction de la grève jusqu’au 19 Mai : 4 abstentions, 2 ne prennent pas part au vote, 11 contre, reste pour.

- Reste de la Plateforme :

- Piquet de grève ÉTUDIANTS/ENSEIGNANTS
- Mise en place d’un comité de grève national
- Banalisation des cours les jours de mobilisation, AG, manifestation…
- Grande journée de mobilisation le mercredi
- Multiplication des actions de sensibilisation (tracts…)
- Création d’états généraux de l’Education et de la formation du Supérieur.
- Poursuite des cours alternatifs en extérieur

- Reconduction de la plateforme approuvée moins 3 abstentions, 2 ne prennent pas part au vote, 7 contre.


Professeur : L’enjeu fondamental n’est plus uniquement les deux décrets de mastérisation et des enseignants chercheurs, l’enjeu des examens est uniquement politique avec la mesure du rapport de force entre le gouvernement et l’Université. Il faut savoir qui a l’autorité, le ministère et les fonctionnaires d’autorité comme les recteurs ou est ce le corps enseignants et ceux qui font l’Université. Dans deux mois nous sauront qui a le pouvoir dans les universités. Pour Paris IV nous avons de la chance, la majorité des étudiants, enseignants, UFR et le président du conseil d’administration ainsi que les 3 conseils centraux sont sur la même voie, un refus avec l’impossibilité de faire passer les examens avec neutralisation de ces derniers. Dans la mesure ou il s’agit d’une décision, avec une cession très particulière, il faut inventer les manières de le mettre en œuvre et le proposer au ministère via les recteurs. Aux étudiants, tant Paris 1 et Paris 4, comprenez que les UFR ne sont pas sur la même voie mais pour Paris 4 il s’agira d’une neutralisation.

Professeur : Comme vient de vous le dire notre collègue, si nous adhérons à ce qu’elle vient de rappeler à Paris 1 le contexte est différent avec le Droit, les Sciences Economiques et les Sciences Humaines. Les étudiants de D et de SE doivent pouvoir passer les examens à l’issu d’un semestre à peu prêt normal. Les SHS sont minoritaires, cela est important car nous parlons de rapport de force et de stratégie. Notre nouveau président a décidé en accord avec le CA que les examens auraient lieu mais il considère attentivement les situations des SHS en grève et se préoccupe de la manière dont pourrait se terminer cette année exceptionnelle. Examens sur contenu allégé dont chaque UFR sera maître. C’est dans ce contexte que je propose donc une motion que je soumettrai au vote. Pourquoi cette longueur d’onde ? Encore une fois nous avons voté la grève et faisons une analyse de rapport de force différente, la situation n’étant pas la même. Il est inutile de demander à Pécresse soit neutralisation, soit validation automatique donc dans ces conditions nous ne voulons rien à voir avec cette ministre et prenons l’initiative d’examens en prenant compte d’un contexte exceptionnel.

Étudiant : alors sur la question des examens, comme cela a été dit par une enseignante de Paris 4 il y a là un fait politique. Ils ont eu la chance de faire une AG commune des UFR avec donc une décision globale qui a acté dans le sens d’une grève jusqu’à la fin. La question des examens a été réglée par neutralisation ce qui augmente le rapport de force. S’il y a des examens dans deux semaines comment faisons-nous ? Cela pose un problème en termes de mobilisation. Il y a la proposition expliquée ce matin par les profs de Paris 1 en licence, ce qui pose le problème en fonction de mobilisation et de continu d’évaluation. Ce seront des examens bidon, autant valider automatiquement. Tout le monde n’était pas là alors je ne vois pas comment nous allons faire concrètement et cela pose un problème politique.

Professeur : Je suis d’accord c’est rare, car si on propose des examens il y a donc un contenu et donc il faut le dire on signe la fin de la grève. La position est un peu dangereuse dès lors qu’on a revoté la grève donc cela me semble assez étonnant. La situation est certes différente mais la proposition engage l’UFR donc vous avez des décisions internes et vous pouvez rappeler que les UFR de droit et économie ont été en grève.

Étudiant : J’ai l’impression qu’à chaque AG on discute beaucoup mais je voudrais qu’en fin d’AG on ne s’assoie pas sur la décision et que cette dernière soit souveraine, on ne l’a déjà que trop fait.

Professeur : Je veux bien faire mes examens avec un brassard en grève, il faut se battre concrètement sur ce qui va nous permettre de sortir de la situation. Nous ne sommes pas les chefs dans l’Université, nous sommes sous contrat avec l’état et si on va à l’encontre ils peuvent ne pas valider. Nous n’avons pas le droit de valider un diplôme indépendamment de l’état. Nous ne pouvons les valider que si nous respectons le contrat. Je préfère des mauvais examens dans de mauvaises conditions. Si on brise le contrat on est plus les seuls à décider du droit à donner les diplômes. On peut se mettre d’accord sur un contenu minimal, vous êtes là pour apprendre à commenter, critiquer et vous pouvez le faire avec la documentation. Début juillet on sera théoriquement encore en grève mais le mouvement cessera quand les universités fermeront. On a perdu la course du temps, on propose nous au sein de l’UFR 03 cette décision mauvaise plutôt que de mettre la tête sur la guillotine en se persuadant que le couperet ne va pas tomber, ce dont je ne suis pas certain.

Étudiante : Si on ne respecte pas, on va casser notre diplôme nous devrons passer les examens en septembre. Alors validation automatique ou examen bidon, à un moment ou un autre il faut jouer le jeu et seuls les étudiants de Paris 1 devraient pouvoir voter. C’est difficile dans un contexte d’amphi car on ne peut pas contrôler ( Intervenant : « on s’en remet à leur bonne foi tout simplement » ).

Professeur : On ne peut délivrer de diplôme sans examens. La stratégie de certains est de tenter le coup, ce que je respecte. Ils ont déjà dit non alors chers collègues que ferez-vous quand tombera l’avis officiel ? On ne délivre pas sans tenue d’examen sinon c’est l’exceptionnel qui serait soumis au rectorat, qui a déjà dit non. Tout cela ne fait que commencer, les attaques ne font que commencer alors nous réglons un problème juridique qui est de délivrer un diplôme qui laisse les étudiants libres de s’inscrire où ils veulent, de maîtriser leur avenir, donc la discussion est là. Quand vous aurez l’avis comme quoi c’est non, vous allez faire quoi ? Vous allez faire quoi ? Et c’est là que l’on tombe dans le flou et nous on ne fait pas du flou. Ce qui n’est pas flou ce sont les jurys de délibération. Et là c’est marqué dans la loi, les jurys sont souverains alors pensez vous une seconde qu’on va éviter la validation ? On arrête de rire, on valide juridiquement l’année, on fait ce qu’il faut pour. On n’a pas voulu reculer les dates, on veut les mains libres pour continuer la lutte, pour utiliser le vocabulaire, voilà.

Étudiante : Pour le cadre juridique je propose une grande AG, une manif puis on rentre et on valide en tant qu’examen. Les seuls examens réalistes seraient des examens sans contenu. On peut remettre tout cela en cause. A partir du moment qu’une UFR dit « non tenue des examens », à partir de ce moment là je vois mal comment la ministre pourrait décider « écoutez pas de soucis il y a 10 000 étudiants qui n’auront pas examen ». Si cela est décidé c’est l’insurrection dans les facs. Qui aura le contrôle sur le contenu des examens ? (Intervenant professeur : « Nous ! »). Les contenus proposés dans les réunions sont des contenus trop important. (Intervenant professeur : « ça se joue à l’intérieur, nous décidons »). Laissez-moi terminer je vous prie. Quand il y a un vote énorme des étudiants il faut le respecter.

Etudiante : Certes le gouvernement ne dira pas, ok on valide, mais il ne va pas faire redoubler des milliers d’étudiants c’est évident aussi. Je comprends que les enseignants soient inquiets non par le ministère mais par l’opinion publique. Il faut continuer et pour se faire ne pas tenir des examens. Le gouvernement tente d’écraser le dernier corps social d’opposition, pensé majoritairement à gauche et c’est donc une tentative pour écraser ce corps. Ce qui joue ce n’est pas seulement les décrets, c’est bien plus grave que cela, ils tentent d’écraser les dernières formes de contre pouvoir qui existent.

Étudiante : Je suis assez d’accord avec la dernière intervention. Un des professeurs disait qu’on parlait trop des examens, qu’il fallait parler des lois. Il faut dire que ces commissions c’est du genre de cas par cas. On dit qu’on ne va pas être contre les étudiants grévistes, aurions nous du alors émarger ? Comment définir un gréviste d’un non gréviste ? On ne va pas biaiser les non grévistes, ne vous inquiétez pas. Il y a eu l’AG Paris 1 avec les SHS qui ont tous une même position de validation automatique. Ne faut-il donc pas le prendre en compte ?

Étudiant : L’opinion des médiats est importante et depuis la question des examens nous n’avons jamais eu une telle couverture médiatique. L’organisation des examens serait une victoire médiatique pour la ministre. Médiatiquement c’est impossible que le gouvernement ne désavoue l’université de Paris 1 si cette dernière ne fait pas d’examens. Il ne peut se mettre l’opinion à dos avec une telle mesure. Si les étudiants sont pour une non tenue … provoquer une insurrection ce n’est pas ce que veut le gouvernement et il ne faut donc pas lâcher.

Étudiante : Si la neutralisation est refusée nous ferons une validation automatique, on se retrouve tous le 12 juin, on signe, on boit un verre. Pourquoi Paris 4 ne pourrait pas voter pour votre décision ? C’est notre grève que l’on construit ensemble non pas uniquement à Paris 1, à Michelet mais sur l’échelle nationale. S’il y a des examens du 8 au 20 juin alors ces derniers ne sont plus dans la rue et vous cassez notre grève alors pourquoi ne pouvons nous pas voter ? Si Vous proposer cela (s’adressant à un professeur), c’est démocratique et donc si cela est refusé il faut se soumettre au jeu du vote. Si vous comptez tout de même le faire alors retirez votre décision.

Professeur : Les examens ne sont pas qu’un problème social, un contrat mais un vrai moyen d’action politique. Mme tout à l’heure vous parliez de ce problème en termes administratif, je ne suis pas juriste mais je peux vous dire que cela est possible. J’ai eu ma licence d’Histoire de l’Art sans jamais passer d’examens par simple validation des acquis. Je ne me place pas sur le plan juridique mais moral, je ne suis pas du matériel pédagogique, je ne suis pas une bibliographie, je ne suis pas un cours en ligne, je ne prépare pas un concours sur autre chose que les cours que je fais et je trouve donc difficile de les interroger sur n’importe quoi ou sur autre chose que les cours. Vous dites qu’à Paris 4 on va mettre la tête sur le billot, mais je ne suis pas certain que cela tombera. Le gouvernement fait de grands moulinets mais le jour ou Valérie Pécresse dira je ne veux pas valider les examens de la Sorbonne, alors nous inviterons les étudiants à une grande fête, ils signeront, auront tous 10 mais nous gardons cette solution en tout dernier recours.

Étudiant : Je crois qu’il y a un petit problème qui n’est que de forme j’espère. On ne veut pas que les étudiants se retrouvent tous en Septembre. J’entends dire que les grévistes ne seront pas pénalisés mais que faisons nous de ceux qui étaient ailleurs ? On ne peut faire du cas par cas, on veut une décision globale. Faisons du bidon, de la façade comme dit Poivert, on émarge et si on veut on donne un dossier pour donner plus. S’il y a examen sur contenu alors certains ne joueront pas le jeu. S’il y a des dizaines d’UFR ils ne pourront pas aller à l’encontre, il y a un vrai rapport de force. Pour ne pas casser la grève on dit validation automatique, on fera façade et nous devrons par la suite aussi parler de la question des masters.

Étudiante : Comme il a été question de bon sens, continuons. Un enseignant dit pas de diplôme sans examens mais juste une question, peut il y avoir des examens sans cours ?

Étudiante : je suis une étudiante qui finit cette année, étrangère. Comment faire ? Un examen sur connaissance abstraite ? L’examen sera sur quoi ? Pourquoi pas un choix homogène avec les autres facs ? Soit on fait tous des examens soit personne n’en fait !

Étudiant : Hier nous avons voté contre la tenue des examens en histoire. Il n’est pas dit en combien de semestre nous devons valider pour avoir les crédits européens dans les textes, ainsi on peut juste doubler les crédits d’un semestre.

Professeur : Je voulais répondre à propos du contenu pléthorique, des bibliographies et de tout ce qui sera objet des bibliographies chez nous. Tous les sujets doivent être soumis à la commission de validation pour voir si cela est possible. 50 000 étudiants en redoublement cela ne les affecte pas, Fillon a bien dit que si les matières sérieuses avaient leur diplôme, ceux qui sont dans la culture on s’en ficherait bien. Nous sommes dans un piège pour prouver que les gens de notre espèce sont des incapables. Il faut un minima pour défendre nos étudiants qui en licence sont des gens fragiles. En master le problème n’est pas le même, c’est tout ce que je voulais dire.

Étudiante: Nous voyons les deux tendances. Je veux parler des points pour dire ce sur quoi nous sommes en accord. Quelque soit la décision elle est mauvaise. Si vous ne voulez pas passer les examens cela n’est pas obligé. Quelle est la bonne stratégie ? Je pense que la non tenue des examens est un acte politique plus fort et je pense que cela serait bien mais là, attention, il ne faut dire que c’est un acte politique, qu’on prend des risques, c’est un combat et ce sont donc des choix à faire, nous devons en discuter. Il faut une décision unitaire pour trouver une solution.

Étudiante : Rapidement le gouvernement dit que c’est bien, qu’il n’y aura pas de suppression. Darcos a même dit pas d’examens pour les grévistes. Nous notre boulot est de dire que nous ne nous laisserons pas influencer par cela. Non le gouvernement ne nous dictera pas cela, 50 000 étudiants sans diplôme cela fera du bruit et si cela ne fonctionne pas faisons cette fête de l’émargement, c’est politique de dire que l’on décide pour notre Université et que cela le restera. Pour les Masters la question est différente, il faudra en parler avec les commissions de recours.

Étudiante : Personne en février ne pensait que en mai on parlerait de cela. Le gouvernement n’est qu’un tour de chauffe, l’année prochaine ce sera le tour des retraites. Alors 50 000 je ne vois pas, d’ailleurs c’est beaucoup … franchement cela fait quoi que 50 000 étudiants n’aient pas leur semestre, franchement ? Moi je ne serai pas contente, je me sentirai prise en otage. Tout cela retombera sur les enseignants.

Professeur : Nous demandons que ne participent à ce vote que les étudiants de licence de Paris 1 et les enseignants.

Étudiante : La question de master est différente mais nous l’écartons un peu trop vite. Je n’ai pas travaillé mon mémoire je n’aurai donc pas d’allocation et je passerai donc en septembre. Comment être certaine que ma note sera juste alors que dans ma classe j’étais la seule gréviste ? Pour les propositions, nous avons fait une liste avec toutes les façons de valider le semestre.

Professeur: La motion est donc retirée (s’adressant au professeur prenant la parole après). Je ne sais si j’aurai une position claire bien que je sois plutôt contre la tenue des examens. Si il y a examen je validerai de manière automatique et déguisée si il le faut en ne mettant pas en dessous de la moyenne à des étudiants à qui je n’ai pas fait cours.

Professeur : Le retrait de la motion parce que il nous semble que cette motion doit être soumise uniquement à des étudiants de Paris 1. Nous allons réfléchir à convoquer une AG que des étudiants de Paris1. La possibilité de doubler les ECTS est une information que nous avons entendue et nous voulons des informations pour nous décider sur cette ressource inattendue.

Étudiant : Le conseil d’UFR, auquel je n’ai pas été car je ne voulais pas à prit décision avec deux étudiants qui ont été un peu embarqués sans le vouloir. Si on ne veut pas d’examen sur contenu car il y a eu grève, il y aura des différences entre les profs en grève et pas en grève. Nous sommes en situation complexe il faut donc une réponse. On peut en discuter, on peut faire une commission paritaire pour en discuter avec examen de façade sans contenu. On doit voter validation automatique, puis on émargera si il faut. Il faut arrêter un peu ! On peut émarger, on peut trouver des solutions. Non mais vraiment concrètement on sait qui est plus ou moins de Paris 4 et on peut voter. La c’est de la magouille. On en parle ouvertement, on en discute et décide ouvertement, faut arrêter.

Professeur: C’est plus sympathique que seuls les gens de Paris 1 votent, on peut dénoncer son voisin si on le veut. Ils veulent une décision qui sera souveraine à part. Je voudrais dire qu’on a dit à Paris 4 que vous prenez des gros risques, mais je dirai que nous avons d’avantage de chance de gagner si Paris 1 se met sur la même voie que Paris 4.

Professeur : Je pense que ce genre de choses ne se règle pas en AG, et désolé Victor, je pense qu’afficher politiquement la poursuite se peut et qu’on peut cuisiner par la suite entre nous, par commission, par conseil d’UFR et ce genre de choses techniques ne se gère pas en AG.

Étudiant : Une proposition de vote très rapidement, on a mit en place des commissions mais là ces étudiants ne peuvent prendre part à la discussion. Je propose que l’on remette la motion de l’UFR. Non mais, non mais attendez c’est quoi cette attitude ? Le faire passer dans le dos de tout le monde ? Faisons-le en face. Sinon on fait notre cuisine de notre côté, mais qu’est ce que cela veut dire ?

Professeur : Tu ne peux pas dire cela, il n’y a pas d’élu étudiant à cause de la grève ! Tu ne peux pas dire cela ! Les étudiants ne le sont plus ! Donc tu ne peux dire cela, on t’a convié tu n’es pas venu voilà tout (avec énervement) !

Étudiante : Je suis de Paris 1 et je veux recueillir l’avis des étudiants de Paris 1. Je propose un vote séparé pour avoir l’avis des étudiants de Paris 1. Il faut ces deux propositions en contradictoire, c’est ce que je propose pour compter et savoir l’opinion majoritaire de l’UFR.

Professeur : Qu’entendez-vous par « principe » ? J’aimerai que la personne vienne s’exprimer pour dire ce qu’est un principe.

Étudiante : Pour ce qu’il en est des examens, cela fait 3 semaines de commission, pas de choix, cela devient urgent, faites un choix maintenant car cela devient urgent, ce n’est plus possible.

Professeur : Je réponds à mes collègues de Paris 4, je dis que pour Paris 1 le scénario envisagé est la tenue des examens par décision des UFR. Ensuite quant au vote je redis, nous pouvons voter mais ce sera un vote indicatif, on fait un vote indicatif et donc on peut consulter les étudiants de Paris 1 (Étudiante : « C’EST NOTRE AVENIR ON NOUS CONSULTE C’EST BIEN EFFECTIVEMENT !!! » Applaudissement). Je répète qu’on peut faire un vote indicatif et on réfléchi après en commission.

Étudiant : Cela veut clairement dire qu’on se désassocie du choix de l’AG. C’est pour cela que moi je veux que la proposition soit proposée car je ne sais pas ce qui va être décidé et je veux savoir. Cela veut dire quoi concrètement ? L’intérêt des AG c’est de se réunir tous ensemble. Soit on fait du démocratique, soit on fait un coup de force. Si on veut être légaliste il n’y a pas de corum avec absence des étudiants au conseil d’UFR. Il y a plusieurs propositions sur la question des examens. Des examens de façade sans contenu. Si il y a des examens bidon ce n’est qu’un truc de façade, officiellement non tenue des examens pour faire face au gouvernement et par derrière on signe pour le côté légaliste et on fait des examens pour une note.

Étudiant : Je pense que tout le monde a eu dans sa boîte malix un mail conviant les étudiants à venir à l’AG pour prendre une décision et au final vous faites marche arrière. Il faut cesser de prendre les étudiants pour des cons. Cela fait 3 mois que les étudiants tiennent le mouvement et maintenant vous nous refusez. On a notre mot à dire il faut le respecter, voilà !

Professeur
: A Paris 1 il y a une stratégie, c’est tactique, soit on valide et le gouvernement dira qu’il a gagné et nous aurons de la peine à relancer le gouvernement. Soit on valide automatiquement et le ministère ne valide pas et il y aura un grand mouvement. Je suis assez partagé. De toute façon cette AG doit décider définitivement si oui ou non il doit y avoir des examens. Les étudiants ont été avertis de l’AG pour tenue ou non des examens. Si ils ne sont pas là j’estime que les absents ont toujours tort. En tant que c’est une décision qui engage l’avenir des étudiants, je ne veux pas prendre en otage les étudiants et j’estime que c’est à eux de décider si ils veulent ou non courir le risque !

Vote en contradictoire des deux motions.
Motion Approuvée :
- Non-Tenue des examens / plus modalité de Validation (sur notation minimum, et majoration)